Après les longues craintes d'inflation qui ont conduit à des hausses de taux (trop ?) de la part des banques centrales, la récente et brutale baisse des cours des matières premières et de l'énergie laissent apparaître le spectre de la déflation. Il existe 2 types d'inflation généralement regardées, l'inflation globale et l'inflation "Coeur" (Core) qui est hors éléments volatils comme l'alimentaire ou l'énergie. Or des hausses de prix de l'énergie se transmet aussi à l'inflation Coeur car l'augmentation des coûts des entreprises (transports, chimie, reconditionnement, etc.) a un impact sur les prix. La crainte des Banques Centrales est ensuite ce qu'on appelle l'inflation de "second tour", c'est à dire la hausse des salaires pour rattraper les prix, ce qui peut conduire à de nouvelles hausses de prix (pour compenser l'augmentation des charges salariales). C'est alors le serpent qui se mord la queue, appauvrissant alors les non-salariés (perte de pouvoir d'achat de plus en plus importante) et éliminant à petit feu les entreprises exportatrices soumises à la concurrence qui ne peuvent répercuter ses hausses de charges sur les prix finaux ou alors perdent des parts de marché. Les entreprises sur le marché local et produisant localement sont aussi impactées défavorablement si elles subissent une concurrenc étrangère non concernée par cette inflation de second tour. Aux Etats Unis ce risque de déflation est de plus alimenté par une forte baisse de l'immobilier (richesse négative). L'Europe court un risque, certains pays étant plus avancé que la France dans le cycle (Angleterre, Irlande, Espagne).

L'exemple du Japon est là pour montrer qu'il est extrêmement difficile aux Etats de se sortir de la déflation et de stimuler leurs économies.

Quelle conséquences néfastes d'une déflation ?

La déflation n'encourage pas la consommation. En effet, pourquoi acheter maintenant des biens qui seront moins chers plus tard ? La déflation n'encourage pas non plus l'investissement, l'emploi ou le pouvoir d'achat, les entreprises étant obligées de baisser leurs prix, n'ont d'autre recours que de baisser aussi les coûts pour conserver leurs marges. Il n'y a donc pas de création d'emploi, les départs ne sont que partiellement remplacés et chaque départ remplacé est l'occasion de revoir à la baisse les salaires.

Ceux qui tirent leur épingle du jeu d'une déflation sont ceux qui possèdent un emploi stable, avec une rémunération acquise (exemple : fonctionnaires) pour qui la baisse des prix équivaut mécaniquement à un gain de pouvoir d'achat. Ceux qui sont locataires peuvent également tirer bénéfice de cette déflation en renégociant leur bail ou bien en accédant à la propriété avec un pouvoir de négociation qui est renforcé.

Mais le spectre de l'inflation n'est pas pour autant éloigné. En effet, certains besoins resteront forts (alimentaire, énergie) et en l'absence d'investissements, restent dépendants d'un club fermé d'exportateurs. Même si la baisse récente des matières premières ainsi que l'effondrement de certaines devises émergentes ont calmé cette inflation, on pourrait être dans une situation paradoxale : une forte inflation à moyen terme de l'énergie et des matières premières, des prix des biens de consommation cycliques contenus à moyen terme mais en hausse à plus long terme du fait de la hausse des matières premières mais aussi de celles des devises émergentes et du niveau de vie de ces pays qui augmenteraient le coût de ces importations.

inflation ou déflation ?

Partager cet article